L'ARMÉE ALLEMANDE

<= L'armée française de l'été 14

La Prusse n'est pas un état qui dispose d'une armée, c'est une armée qui dispose d'une nation - Mirabeau - Traité sur la monarchie prussienne

La guerre est l'industrie nationale de la Prusse - Mirabeau - Traité sur la monarchie prussienne

L'armée allemande de 1914, il n'y en eut jamais de pareille au monde - Le Kronprinz


L'armée allemande est un modèle de discipline et d'organisation, ses méthodes sont d'une rationalité quasi scientifiques, recherchant toujours l'efficacité. Bien que réunissant les contingents de 26 états souverains (mais sous l'égide de la Prusse), l'armée impériale constitue un ensemble homogène et cohérent. Chaque région donne naissance à un corps d'armée, 24 en tout, plus un corps de la Garde impériale. L'armée est sous les ordres direct du grand état-major, lequel est commandé par le Kaiser en personne.

Armée de conscription, les obligations militaires comprennent deux périodes depuis 1888. La première commence par une service actif de deux ans, trois dans la cavalerie et l'artillerie à cheval. Le conscrit appartient alors à la réserve de l'armée d'active jusqu'à 27 ans. Il passe ensuite dans la landwehr de premier ban durant cinq ans, trois dans les armes montées. Il poursuit ensuite jusqu'à 39 ans dans la landwehr de deuxième ban. Deuxième période, le conscrit appartient à la landsturm, réserve de la landwehr de deuxième ban, jusqu'à 43 ans, âge auquel il est enfin libéré de ses obligations militaires. 

Le corps des officiers, ainsi que celui des sous-officiers instruisant et encadrant la troupe est remarquable de compétence professionnelle. L'armée est de plus parfaitement intégrée à la société et jouit d'un prestige considèrable.

En temps de paix cette armée compte 850.000 hommes. La mobilisation de 1914 porté ces effectifs à 3.800.000 hommes organisés en huit armées aux ordres du maréchal Von Moltke, neveu du vainqueur de la guerre de 1870. 

Fantassin de ligne en 1914:

Fantassin, feldwebel, dragon, uhlan, hussard, officier d'infanterie - Les fantassins sont équipés du fameux fusil Mauser 1898

Fantassin en tenue ordinaire (ancienne tenue de campagne, à gauche) et en tenue de manœuvre et de combat combat feldgrau (à droite):

     

Évolution de l'uniforme au cours de la guerre: généralisation du casque lourd (Stahlhelm), vêtement de coupes simplifiées, etc. Fruit de huit mois d'études par le capitaine Schwerd et le chirurgien Bier, le casque lourd (1kg!) est usiné d'un seul tenant par emboutissages successifs à partir d'une tôle d'acier au chrome-nickel de 1,2mm d'épaisseur.

    

Un coureur wurtembourgeois se mit à mes ordres pour conduire ma section jusqu'au fameux bourg de Combles, où nous devions provisoirement nous tenir en réserve. Ce fut le premier soldat allemand que j'ai vu sous le casque d'acier, et il m'apparut aussitôt comme l'habitant d'un monde nouveau et plus dur - Ernst Jünger - Orages d'acier - Guillemont

Casques à pointe (Pickelhaube) venant de différents corps allemands: cet élément si symbolique de l'armée allemande fut dessiné en 1842 par le roi Frédéric IV de Prusse. Il était fait de cuir bouilli cerclé de fer. Il s'agissait du seul effet réellement désuet de l'uniforme allemand de 1914. La pointe s'accrochait dans les basses branches dans les bois et dés le début de la guerre des tranchées elle s'avéra un appendice facilement repèrable par l'ennemi. La coiffure de repos était le feldmütze modèle 1910. 

 

Casque à pointe avec son couvre casque: réglementairement de couleur vert-roseau, mais de fait le plus souvent gris beige. Le numéro du régiment est peint en rouge sur le devant. Une ordonnance du début de la guerre stipule de le peindre désormais en vert, moins voyant

Marques distinctives des grades:

Marques distinctives des grades


La relève de la garde sur la grande avenue de Berlin Unter der Linden

Relève de la garde

Colonne de fantassins en 1906:

Hussards en 1906:

La cavalerie prussienne défile dans Berlin aux premiers jours de la guerre

Défilé de la cavalerie prussienne dans Berlin


L'armée allemande prendra de cours les français en mettant directement en ligne les corps de réserves. De plus elle privilègie le feu, contrairement aux français qui privilègient le choc. Les allemands ne laissent rien au hasard. Ainsi elle est incontestablement supèrieure en ce qui concerne l'artillerie lourde, avec gros calibres, obusiers à tir courbe, artillerie de siège, mais aussi en ce qui concerne l'utilisation des mitrailleuses.

Erich von Falkenhayn: Ministre de la guerre de la Prusse en 1914, il prend la tête de l'armée à la suite de la bataille de la Marne

Erich von Falkenhayn

Les héros de l'Allemagne: (de gauche à droite) le maréchal von Mackensen, le général von Lüdendorff, Hindenburg et le général von Seeckt:

Le maréchal Hindenburg: vétéran du conflit franco-prussien, héros de Tannenberg au début de la guerre, il devient le chef incontesté de l'armée allemande à partir d'août 1916

Le maréchal Hindenburg

Le général Ludendorf: D'origine modeste (il est fils de commerçant et non de Junker), son coup d'oeil stratégique permet de battre les russes à Tannenberg. Il parvient aux plus hautes responsabiltés en août 1916 dans le sillage de Hindenburg

Le général Ludendorff


Troupes allemandes en Belgique


Troupes allemandes sur le front russe - débuts de la grande guerre:


Une arme d'un principe déjà ancien refait son apparition avec la guerre des tranchées: la grenade

Grenadier dans une tranchée


Nous avions quitté les salles de cours, les bancs de l'école, les établis, et les brèves semaines d'instructions nous avaient fondu en un grand corps brûlant d'enthousiasme. Élevés dans une ère de sécurité, nous avions tous la nostalgie de l'inhabituel, des grands périls. La guerre nous avait donc saisis comme une ivresse. C'est sous une pluie de fleurs que nous étions partis, grisés de rose et de sang. Nul doute que la guerre ne nous offrît la grandeur, la force, la gravité. Elle nous apparaisait comme l'action virile : de joyeux combats de tirailleurs, dans des prés où le sang tombait en rosée sur les fleurs. pas de plus belle mort au monde... Ah, surtout, ne pas rester chez soi, être admis à cette communion! - Ernst Jünger - Orages d'acier - Les tranchées dans la craie champenoise

Types militaires allemands

Types militaires allemands


Source: L'armée française de l'été 1914 - Henri Ortholan ; Jean-Pierre Verney - Bernard Giovanangeli Editeur - 2004
Histoire illustrée de la guerre du droit - Emile Hinzelin - Librairie Aristide Quillet
Le panorama de la guerre