L'ARMÉE FORCE DE L'ORDRE
Légalement l'armée française pouvait en effet être réquisitionnée pour des opérations de maintien de l'ordre, ou bien pour faire appliquer les lois, sur demande de l'autorité civile (maire, gendarmerie, police, préfet, etc.). Elle agit en se concertant avec l'autorité civile. L'armée était autorisée à faire usage de ses armes dans les cas suivants:
Dans les deux premiers cas, le commandant de la troupe doit avertir les assaillants, si la soudaineté de l'attaque ne lui en enlève pas les moyens, que l'emploi des armes va être ordonné (roulements de tambours, sonneries gardes à vous, avis répétés à haute voix). Il doit laisser s'écouler autant de temps que la sécurité de sa troupe peut accepter.
Répression lors des émeutes de Fourmies:
Chantier protégé par la troupe, suite aux grèves dans la bâtiment - supplément illustré du petit journal Dimanche 23 octobre 1898:
Grévistes lors de la catastophe de Courrières - supplément illustré du petit journal Dimanche 1er avril 1906:
1er mai 1906 à Paris - Le petit journal 13 mai 1906
Intervention de la troupe lors de la gréve des cheminots sur le réseau nord en 1910:
Expulsion des chartreux de leur monastère 1903 (abbaye de la grande chartreuse - isère):
La troupe garde un chantier déserté lors de la grève générale du batiment en 1911
Ouvriers révoltés devant les faisceaux de l'infanterie de ligne:
Annexe - Gloire au XVII°: Gaston Brunswick dit Monthéus est un chansonnier né peu aprés la commune, élevé dans un milieu communard et se présentant lui même comme un révolutionnaire cocardier, avec le coeur du coté des damnés de la terre.
En 1907 la troupe doit intervenir contre des vignerons à Béziers, mais les soldats du XVII°, originaires de la région, se mutinèrent et sympatisèrent avec les manifestants (aprés les événements ils seront envoyés à gafsa, puis le bataillon sera dissous). Monthéus composa alors Gloire au XVII° en leur honneur, ce qui lui apporta la renommée. Cette chanson appartient depuis au folklore révolutionnaire. On peut se procurer une version enregistrée de cette chanson dans l'album chansons contre de Marc Ogeret.
A cette époque en effet la chanson fait partie de la culture populaire, car les ouvriers et paysans ne peuvent que difficilement avoir accés aux livres. La chanson était donc réellement un outil de propagande.
Le 17° de ligne met crosse en l'air:
Comme beaucoup, Monthéus changea totalement d'opinion en août 1914 et se fit alors le chantre de l'union sacrée, et chanta des chansons militaristes.
- 1 -
Légitim'
était votre colère
Le refus était un grand devoir
On
ne doit pas tuer ses pères et mères
Pour les grands qui
sont au pouvoir
Soldats votre conscience est nette
On
n'se tue pas entre Français
Refusant d' rougir vos
baïonnettes
Petits soldats oui vous avez bien fait
Refrain
Salut, salut
à vous
Braves soldats du Dix-septième
Salut
braves pioupious
Chacun vous admire et vous aime
Salut,
salut à vous
A votre geste magnifique
Vous
auriez en tirant sur nous
Assassiné la République
- 2 -
Comm' les
autres vous aimez la France
J'en suis sur même vous l'aimez
bien
Mais sous votre pantalon garance
Vous êt's restés des
citoyens
La Patrie c'est d'abord sa mère
Cell' qui vous a
donné le sein
Et vaut mieux même aller aux galères
Que
d'accepter d'être son assassin
- 3 -
Espérons
qu'un jour viendra en France
Où la paix la concorde règnera
Ayons
tous au coeur cette espérance
Que bientôt ce grand jour
viendra
Vous avez j'té la premièr' graine
Dans le sillon
d'l'humanité
La récolte sera prochaine
Et ce jour-là vous
serez tous fêtés.