L'ARMÉE DU SECOND EMPIRE

<= L'armée française de l'été 14


Situation en 1870:Sous des dehors brillants notre institution militaire dissimulait de graves défauts, défauts qui n'échappaient pas aux observateurs étrangers comme Bismarck et von Moltke, présents à la magnifique revue du 6 juin 1867 à Longchamps. D'une part, à l'exception de la garde impériale et des troupes appélées à manœuvrer au camp de Châlons, les troupes ne sont pas groupées en grandes unités permanentes, mais dispersées dans d'innombrables garnisons. Cela entraînait le désordre dans la mobilisation et l'inadéquation de l'intendance militaire aux besoins, et réduisait leurs valeurs manoeuvrières. D'autre part nous étions en infériorité numèrique. La campagne d'Italie avait conduit à l'idée erronée que l'improvisation pouvait être une excellente méthode pour constituer des unités ad hoc au moment et au lieu voulu. Si le fantassin français devint le champion de la débrouillardise et avait même mérité le titre de meilleur soldat du monde, l'armée en tant qu'institution ne méritait pas une telle appellation.

Conscient de ces problèmes, l'empereur avait l'idée de créer une réserve instruite pour renforcer l'armée d'active.A la commission des réformes le maréchal Niel présenta un projet, devenu loi du 1er février 1868. Le contingent, désigné par le sort, comprends deux portions: l'une devant servir cinq ans, l'autre  cinq mois. Une garde nationale mobile est crée à laquelle sont affectés pendant cinq ans les exemptés, les remplacés et les appelés libérés de la seconde moitié du contingent. On lui enlevait d'avance toute valeur en réduisant les exercices à quinze séances annuelles d'une durée maximum d'une journée, déplacement compris. Les grandes idées de réformes du maréchal Niel avaient finalement accouchées d'une loi trés médiocre. La responsabilité de ce fait incombait à l'opposition républicaine lors de la discussion du texte, et au gouvernement lors de son application: si insuffisante fût elle, encore fallait il avoir la volonté de l'appliquer.

Ainsi à la déclaration de guerre le haut commandement est obligé de créer les grandes unités, brigades, divisions, corps d'armées, ce qui posa de nombreux problèmes d'organisation et d'effectifs: sur les 600.000 hommes théoriquement disponibles, seuls 280.000 purent être concentrés à temps dans l'est pour les premières batailles. La Prusse a le double d'hommes, et a l'avantage d'avoir une organisation et une stratégie élaborée. Avec l'apport des soldats allemands des autres états la différence est encore plus écrasante. L'infériorité numérique persisita même la mobilisation achevée. 

Au niveau du matériel, si le fusil chassepot est trés supérieur au Dreyse prussien, nous sommes nettement en retard au niveau du matériel d'artillerie. Le canon Krupp est en acier et se charge par la culasse, notre canon de 4 en bronze se charge par la bouche. Certes les cadences de tir sont les mêmes et la portée et la précision presque équivalents, mais les prussiens utilisent des obus percutants trés efficaces, tandis que nos obus fusants n'ont d'efficacité qu'à certaines distances. De plus L'artillerie française n'utilise pas de grandes batteries et est trop dispersés. 

Infanterie de la ligne en 1870: Fantassin, sergent major, officier

         

Garde impériale -  zouave et chasseur à pied: on notera les guêtres en toile blanche et les jambières en cuir