LE CANON DE CAMPAGNE DE 75 - HISTORIQUE
L'étude du frein prit plusieurs années. Les premiers prototypes présentaient des fuites d'huile inacceptables pour un matériel destiné à faire campagne. En 1894 Deport étant parti en retraite, il est remplacé par le capitaine Sainte-Claire-Deville, avec le capitaine Rimailho comme adjoint. Finalement, aprés trois années d'études longues et laborieuses, un frein assez différent du frein initial de Deport fut mis au point et adopté en 1896. Sainte-Claire-Deville élabora aussi le canon dans son ensemble, en tenant compte de toutes les contraintes, manufacturières, tactiques, logistiques, etc.
Pour tromper les espions allemands, on continua des études paralléles. On fit notamment croire au capitaine Ducros que son canon à affut rigide serait bientot choisi. Les allemands pour combler leur retard adoptérent en toute hâte leur canon rigide de 77 élaboré en 1896. La supercherie a fonctionné.
Le canon de 75 est officiellement adopté en 1897 et les premiers exemplaires livrés l'ont été en 1898. Le 75 sera présenté au public pour la première fois à l'occasion du 14 juillet 1899.
Cela a pour résultat l'adoption du canon de 75 par la Serbie, la Bulgarie et la Grèce dans les années qui suivent, malgré une concurrence acharnée des grands fabricants européens d'armes lourdes. Le second coup d'éclat du canon de 75 eut ainsi lieu lors des guerres balkaniques. La première guerre balkanique voit les 75 des nations européennes se battre contre les 77 des turcs. La turquie perd presque tous ses territoires européens. La seconde guerre balkanique voit les 75 se battre entre eux.
La grande guerre voit l'abondante utilisation des 75 en France, on s'en servit aussi d'ailleurs comme canon anti-aérien. Durant sa longue carrière, il sera l'objet de nombreuses modifications. Durant l'entre deux guerre on le munit notamment de roues pneumatiques pour l'adapter à sa traction motorisée. Les derniers exemplaires ne seront retirés du service qu'à la fin de la guerre d'Algèrie.
Batterie de 75 en action en 1918
Canon de 75 anti-aérien sur remorque - affût quadriflèche sur bandage pleins: efficace lors de sa réalisation vers la fin de la grande guerre, pour des avions volant jusqu'à 250 km/h et un plafond maximum de 5000m, il était encore en service en 1940, bien que devenu totalement inefficace. La durée de trajet du projectile, de 15 à 20 secondes, imposait des corrections de pointage excessives
Canon de 75 antiaérien en action en 1918:
Canon de 75 Tracté Tout Terrain (TTT): L'adjonction de roues pneutées tout terrain lui donne une deuxième jeunesse
Canon de 75 ayant participé à la bataille de Bir-Hakeim - Musée de l'armée - Paris: