LA GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE
Nous sommes prêts et archi-prêts, il ne manque pas à notre armée un bouton de guêtre - Général Lebœuf août 1870
Bismarck avait promis à Napoléon III de rester neutre au cas où la France viendrait à occuper la Belgique ou le grand duché du Luxembourg. En 1867 Napoléon III propose le rachat du Luxembourg au souverain Guillaume III des Pays-Bas, qui se révèle favorable à la cession mais préféra s'assurer auparavant de l'approbation de la Prusse. Bismarck rendit alors public les pourparlers, entraînant une violente réaction de l'opinion publique allemande (la province du Luxembourg avait donné trois empereurs au saint empire et les allemands considéraient cette terre comme germanique). On mobilise en France et en Prusse. La guerre est évitée avec le deuxième traité de Londres où la France renonce à ses prétentions territoriales sur le grand duché. L'antagonisme entre la France et la Prusse en sort attisé, d'autant plus que Napoléon III comprend que Bismarck s'est joué de lui.
Ainsi au nom du droit des peuples à disposer d'eux même prôné par l'empereur des français, l'Allemagne avait été réunie sous la coupe d'une dynastie militariste, agressive et ennemie de la France.
La tension avec le Prusse ressurgit lorsque Léopold Hollenzollern se porte candidat au trône d'Espagne, vacant depuis deux ans. Pour Napoléon III c'est inacceptable. En dépit du retrait de la candidature du prince, le gouvernement de français est pressé par les belliqueux de tous bords et demande un engagement écrit de retrait définitif ainsi qu'une garantie de Guillaume 1er. Le Roi de Prusse confirme la renonciation de son cousin sans se soumettre à l'exigence française.
La France est cependant sans alliés. L'Angleterre qui connait les prétentions de Napoléon III sur la Belgique ne se soucie que de la neutralité de cette dernière. Les états allemands du sud n'étaient pas neutres comme le pensait l'empereur, mais avaient signé un traité de soutien avec la prusse et la confédération d'Allemagne du nord. La Russie souhaite que le conflit reste localisé et n'ait pas de conséquence sur la Pologne, l'Italie demande le retrait des troupes françaises des états pontificaux avant toute intervention (l'évacuation a lieu trop tard, le 19 août), l'Autriche malgré la bonne entente entre les deux empereurs n'est pas prête et demande un délai avant une éventuelle association à une victoire française. La déclaration de guerre française soude de plus les états allemands derrière le Prusse.
Troupes aux Tuileries:
L'armée française dispose aussi du XII° corps, chargé de la surveillance de la frontière espagnole, des XIII° et XIV° corps en formation à Paris avec des unités laissées en dépôt, de troupes de Marine, de l'armée d'Afrique et de troupes gardant les places fortes.
En conséquence de l'impréparation, les premières batailles sont une succession de défaites et de victoires inexploitées. Aprés les défaites parallèles de Forbach et de Woerth le 6 août, l'armée est scindée en deux: l'armée du Rhin de Bazaine, et l'armée d'Alsace de Mac-mahon. L'armée du Rhin (II°, III° et IV° corps ainsi qu'une brigade égarée du V° corps) doit se replier sur Metz où elle est rejointe par le VI° corps, et aprés plusieurs batailles indécises, elle se fait encercler dans la place.
Combats de Wissembourg - 4 août 1870
Le 74° entre en ligne sur le plateau de Geisberg
Bataille de Woerth-Froeschwiller - 6 août
Le 1er bataillon de chasseurs attaque le moulin du Bruckmuhl
Les Cuirassiers chargent sur Morsbronn
La charge de Morsbronn - Edouard Détaille
Bataille de Spickeren-Forbach:
Bataille de Borny - 14 août
Bataille de Rezonville - 16 août
La ligne de feu le 16 août
Bataille de Saint-Privat - 16 août
Combats au cimetière de Saint Privat - Alphonse de Neuville
L'armée d'Alsace se replie vers l'ouest avec les Ier, V° et VII° corps. Elle est rejointe par le XII° corps venant du sud ainsi que par l'empereur. Sa route vers Sedan est révélée aux généraux allemands par les journaux français! Elle est prise au piège à Sedan le 1er septembre et doit capituler le 2.
L'Armée française a eu en effet la mauvaise idée d'acheter des munitions à la manufacture belge de Herstal, en omettant le fait que le Kronprinz était un des actionnaires de cette manufacture. Les commandes de munitions n'arrivent pas à temps à Sedan. À court de munitions, Napoléon III se rend pour éviter un carnage. Fait prisonnier il laisse aux prussiens 39 généraux, 100 000 soldats, 650 canons, entre 6 000 et 10 000 chevaux, 553 pièces de campagne et de siège, 66 000 fusils. Le glas de l'empire a sonné.
Bataille de Beaumont le 30 août:
Bataille de Sedan - 1er septembre:
Poste de soldats belges sur la frontière en avant de Bouillon
Infanterie déployée en avant du bois de la garenne:
En tirailleurs sur le plateau de Floing
Aprés Sedan: La Meuse charriant des cadavres
Bismarck:
Proclamation de la république:
Dépêche envoyée au préfets:
La situation est critique. Une armée est prise au piège dans Metz sans espoir de secours, une autre est prisonnière des prussiens. Seules quelques fractions de l'armée impériale échappées du désastre et les unités de dépots forment le noyau de l'armée républicaine en formation. Le 29 octobre Bazaine capitule dans Metz, alors qu'il aurait pu tenir et livre aux prussiens 3 maréchaux, 6 000 officiers, 180 000 soldats, 1 660 canons, 278 000 fusils, 3 millions d'obus et 23 millions de cartouches (il sera condamné à mort aprés la guerre, avec dégradation militaire, sentence commuée en 20 ans de détention). Il ne reste désormais quasiment plus rien de l'armée impériale.
Le général Trochu et Gambetta tentent de réorganiser l'armée, qui se bat vaillamment et arrive parfois à faire reculer l'ennemi, notamment sur la Loire. Mais elle est contrainte de reculer. L'armistice est signée le 28 janvier 1871, 10 jours à peine aprés le couronnement dans la gallerie des glaces à Versailles de Guillaume 1er, désormais empereur des allemands. La stratégie de Bismarck est une réussite totale. L'allemagne Bismarckienne va dominer seule l'Europe continentale pendant trente ans.
Contrôle des ambulances au cours des combats de l'armée de la Loire
Volontaires de l'armée de l'ouest au bivouac
Bataille de Champigny d'Aprés Neuville:
Couronnement de Guillaume 1er à Versailles:
Fontenoy sur Moselle: occupé et incendié par les prussiens qui reprochaient aux villageois d'avoir participé à la destruction d'un pont de chemin de fer