Paul Déroulède
"Qui Vive? France!" - devise personnelle
Le Déroulèdisme se manifeste tantôt par un besoin de saccager les brasseries où l'on vend la bière allemande, tantôt d'arracher les drapeaux sous prétexte qu'ils ne sont pas tricolores. On sait que tous les cadavres des marins et soldats français morts au Tonkin appartiennent à M. Déroulède en vertu d'un traité passé avec les pompes funèbes. Personne que lui n'a le droit de parler sur leurs tombes et de déployer des oriflammes sur leurs cercueils - Henri Rochefort
Anticolonialiste (à cette époque la droite reproche au mouvement colonial d'affaiblir la France, cf. George Clémenceau, tandis que la gauche y voit un débouché commercial, et une aide apportée aux races inférieures), boulangiste, plutôt dreyfusard (il croit Dreyfus innocent), il est à l'origine de la Ligue des patriotes (1882). Républicain à l'origine, il finira par dénoncer les faiblesses et le laxisme de la république parlementaire, d'où son adhésion au boulangisme. La ligue est dissoute en 1889, mais elle est recréée en 1898, lors de l'affaire Dreyfus, pour défendre l'armée et faire la révolution de l'ordre.
Il tente un coup d'état de pacotille en 1899, à l'occasion des obsèques de Félix Faure, en tentant de rallier l'armée. Il est exilé (un jury populaire l'avait pourtant acquité, bien qu'il ait juré de recommencer) et ne revient qu'en 1905, suit à une amnistie. Il abandonne alors la carrière politique, et meurt le 30 janvier 1914, sans avoir pu assister à la revanche.
Lors des obséques du président de la république Félix Faure, Paul Déroulède et des membres de la ligue des patriotes tentent de faire marcher le général Roger sur l'Elysée (supplément illustré du petit journal - Dimanche 12 mars 1899):
Paul déroulède en voiture cellulaire (supplément illustré du petit journal - Dimanche 26 novembre 1899):
Paul Déroulède a surtout transmis son ridicule à la postérité: ses vers de mirliton, son coup d'état de pacotille, ses grandes déclamations devant les monuments aux morts. Ses Chants du soldat (1872) l'ont rendu célèbre et notamment le fameux Clairon, qui fut longtemps dans les programmes scolaires.
Paul Déroulède à la statue de Jeanne d'Arc:
Discours de M. Paul Déroulède à la manifestation de Buzenval en 1913
Paul Déroulède à l'occasion de la représentation de sa pièce Messire du Guesclin - supplément illustré du petit journal Dimanche 3 novembre 1895
LE CLAIRON