ANECDOTES DE LA GRANDE GUERRE ET DE L'ARMÉE

<= L'armée française de l'été 14


Baïonnettes scie: L'armée allemande possédait encore des baïonnettes avec un coté tranchant et un coté scie. Quand un fantassin était capturé avec une telle arme, on le massacrait systèmatiquement, comme l'atteste le récit d'Erich-Maria Remarque dans A l'ouest rien de nouveau:

Nous vérifions nous même les baïonnettes. En effet il y en a dont le côté non coupant forme une scie. Lorsque les gens d'en face attrapent quelqu'un qui est armé d'une baïonnette de ce genre, il est massacré impitoyablement. Dans le secteur voisin on a retrouvé de nos camarades dont le nez avait été coupé et dont les yeux avaient été crévés avec ces baïonnettes à scie. Puis on leur avait rempli de sciures la bouche et le nez et on les avait ainsi étouffés.

quelques recrues ont encore de ces baïonnettes; nous les faisons disparaitre et leur en procurons d'autres.

A vrai dire la baïonnette a perdu de son importance. Il est maintenant de mode chez certains d'aller à l'assaut simplement avec des grenades et une pelle. La pelle bien aiguisée est une arme plus commode et beaucoup plus utile; non seulement on peut la planter sous le menton de l'adversaire, mais surtout, on peut assener avec elle des coups trés violents; spécialement si l'on frappe obliquement entre les épaules et le cou, on peut facilement trancher jusqu'à la poitrine. Souvent la baïonnette reste enfoncée dans la blessure; il faut dabord peser fortement contre le ventre de l'ennemi pour la dégager et pendant ce temps on peut facilement soi même recevoir un mauvais coup. En outre il n'est pas rare qu'elle se brise.

De fait les autorités allemandes, au courant des rumeurs à leur sujet, ont effectivement rappatrié ces baïonnettes pour meuler leurs dents de scie avant de les réenvoyer sur le front (avec une nouvelle marque poinçonnée).


Charge à la baïonnette: Témoignage de Paul Lintier dans Ma pièce:

Un grand diable de biffin vient nous demander un oignon. Nous l'interrogeons:
- Alors ils l'ont passé la Meuse?
- Voilà! Ils l'ont passé...une brigade...; seulement l'artillerie a coupé les ponts derrière. Alors, on a rentré dedans à la baïonnette. Ah vous ne connaissez pas ça, vous autres, la charge! C'est terrible. Je ne connais rien de pareil. S'il y a un enfer, on doit s'y battre tout le temps à la baïonnette. Sans blague. On part, on gueule, il y en a qui tombent, des tas qui tombent, moins il en reste plus il faut gueuler fort pour que ça continue à marcher. Et puis, quand on arrive dessus on est comme un fou. On tape, on tape. Mais la première fois qu'on sent la baïonnette rentrer dans le ventre, ça fait quelque chose. C'est mou, il n'y a qu'à enfoncer. Seulement c'est pour la retirer aprés! J'y allais si peu fort, que j'en ai piqué un à terre, un gros pansu à barbe rouge. Je ne pouvais plus ravoir ma baïonnette. J'ai été obligé de lui mettre le pieds sur le ventre. Je le sentais remuer sous mon pied. Tiens regarde ça.
Il a tiré sa baïonnette. Elle est rouge jusqu'au quillon. En s'en allant il arrache une poignée d'herbe pour la nettoyer.

Fusil Lebel: le fusil Lebel a été la première arme à répétition de petit calibre utilisant la poudre sans fumée. C'était une arme magnifique de part ses proportions, ses qualités de tir. Il souffrait toutefois de son magasin tubulaire: il fallait en effet autant de temps à un poilu pour charger une cartouche que pour un allemand de réapprovisionner le magasin de son Mauser! Témoignage de Blaise Cendrars:

Le Lebel est un excellent fusil mais il ne vaut rien dans les tranchées. Il est beaucoup trop fragile. La boue, un grain de sable l'enraye et il est beaucoup trop encombrant. Nous disposions de deux, trois mousquetons à chargeurs, des mousquetons de cavalerie que nous avions fauchés, réduits que nous étions à pratiquer le "système D"... Nous nous sortions comme des pauvres avec notre flingue à un coup et ce ridicule fourreau métallique qui vous gêne dans tous vos mouvements, se coince entre les jambes quand on rampe, sonne comme un grelot sur le moindre caillou et vous révèle à chaque pas. - Blaise Cendrars - La main coupée - Faire un prisonnier


Crapouillot: Lors du développement de cette artillerie dans l'armée française, l'artillerie de campagne en profitat pour envoyer ses fortes têtes dans les tranchées, à coté des fantassins, d'où la réputation de frondeurs attachés aux crapouillots.

Ils appellaient leur mères: Un des souvenirs les plus poignant des anciens combattants était le cri des blessés laissés entre les deux lignes, dans le no man's land, qui appellaient leur mères, suppliaient qu'on les achève.

Mais le cri le plus affreux que l'on puisse entendre et qui n'a pas besoin de s'armer d'une machine pour vous percer le coeur, c'est l'appel tout nu d'un petit enfant au berceau: "Maman! maman!..." que poussent les hommes blessés à mort qui tombent et que l'on abandonne entre les lignes aprés une attaque qui a échoué et que l'on reflue en désordre. "Maman! maman!..." crient ils... Et cela dure des nuits et des nuits car dans la journée ils se taisent ou interpellent leurs copains par leur nom, ce qui est pathétique mais beaucoup moins effrayant que cette plainte enfantine dans la nuit: "Maman! maman!..." Et cela va en s'atténuant car chaque nuit ils sont moins nombreux... et cela va en s'affaiblissant car chaque nuit leurs forces diminuent, les blessés se vident... jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un seul qui gémit sur le champs de bataille, à bout de souffle: "Maman! maman!...", car le blessé à mort ne veut pas encore mourir, et surtout pas là, ni comme ça abandonné de tous... et ce petit cri instinctif qui sort du plus profond de la chair angoissée et que l'on guette pour voir s'il va encore une dernière fois se renouveler est si épouvantable à entendre que l'on tire des feux de salve sur cette voix pour la faire taire, pour la faire taire pour toujours... par pitié... par rage... par désespoir... par impuissance... par dégoût... par amour, Ô ma maman! - Blaise Cendrars - La main coupée - Maman! Maman!


Les chevaux: Essentiellement hippomobiles, les armées utilisaient trés largement les équidés, chevaux, ânes ou mulets. Même si l'automobile fût de plus en plus utilisée, le cheval était irremplaçable pour les déplaçements en terrain accidentés, tels des champs de bataille. Les chiens étaient utilisés pour chercher les blessés, la colombophilie a pu encore servir dans certains cas. En moyenne il y avait un équidé pour deux soldats, d'où une promiscuité homme-animal, surtout dans les lieux de cantonnements. Les animaux, compagnons des hommes, mourraient et souffraient comme eux, et les hommes n'étaient pas insensibles à leurs douleur; On a ainsi créé des médailles pour des chiens courageux ou même pour des pigeons voyageurs!

Nous nous asseyons et nous nous bouchons les oreilles, mais ces plaintes, ces cris de détresses, ces horribles gémissements y pénètrent quand même, pénètrent partout. On peut dire que nous sommes tous capables de supporter beaucoup; mais en ce moment, la sueur nous inonde. On voudrait se lever et s'en aller en courant, n'importe où, pourvu qu'on n'entende plus ces plaintes.  Et pourtant, ce ne sont pas des être humains, ce ne sont que des chevaux - Erich-Maria Remarque - A l'ouest rien de nouveau

Les chevaux sont encore plus las que les hommes. Beaucoup ont été légèrement blessés dans les combats de lundi et de mardi. Leurs plaies suppurent. Personne ne les soigne, et ce n'est pas le pire, car quelques-uns ont à subir les remèdes stupides de leurs conducteurs. Un homme va uriner sur le paturon de son cheval, entamé par un éclat d'obus. Presque tous les chevaux boitent, endommagés par des prises de longe ou par des coups de pied reçus pendant la nuit où, à bout de force, les garde-écurie s'endorment. Rarement dételés, jamais déharnachés, les traits, les culerons, les croupières surtout ont fait de grandes plaies couvertes, tout le jour, de mouches et de taons. Cavalerie misérable, affaiblie encore, comme les hommes, par une incessante diarrhée - Paul Lintier - Ma pièce

Sous l'averse, les attelages vont tête basse, les oreilles mobiles, à cause de la pluie qui les chatouille. Leur poil luit. Beaucoup de nos bêtes déjà ne tenaient debout que par miracle. Ce temps achève leur ruine. Il faut abandonner trois chevaux coup sur coup. Ils vont jusqu'à la limite extrême de leur forces, et soudain ils buttent et s'arrêtent; aucune puissance ne les ferait plus avancer d'une ligne. Il faut les dételer, les déharnacher et les abandonner là. Ils mourront sur la place même - Paul Lintier - Ma pièce

La route est toujours jalonnée de chevaux morts, gonflés comme des outres, et qui menacent le ciel de leurs pattes raides aux ferrures luisantes. Par une plaie, au flanc d'une grande jument alezane, les vers se répandent dans l'herbe. On en voit grouiller dans l'anus et s'écrouler à terre avec une sérosité putride. Il en sort des naseaux, de la bouche et d'un trou fait par une balle de revolver, prés de l'oreille - Paul Lintier - Ma pièce


Les mouches: Témoignage de Georges Duhamel dans Civilisation

Tout ceux qui ont passé sur la Somme en 1916 conserveront le souvenir des mouches. Le désordre du champ de bataille, sa richesse en charognes, l'accumulation anormale des animaux, des hommes, des mangeailles gâtées, toutes ces choses déterminérent, cette année là, une énorme éclosion de mouches. Elles semblaient s'être donné rendez-vous de tous les points du globe pour assister à une exceptionnelle solennité. Il y en avait de toutes les espèces, et le monde humain, livré à ses haines, restait sans défense contre cette odieuse invasion. Pendant tout un été, elles furent les maitresses, les reines, et on ne leur marchanda pas la nourriture.

J'ai vu, sur la cote 80, des plaies fourmillantes de larves, ce que l'on avait pu oublier depuis la bataille de la Marne. J'ai vu des mouches se précipiter sur le sang et le pus des blessures et s'en repaître si gloutonnement qu'on pouvait les saisir avec des pinces ou avec les doigts sans qu'elles consentissent à s'enfuit, à quitter leur festin. Elles propageaient toutes sortes d'infections et de gangrènes. L'armée souffrit cruellement par elles, et l'on peut s'étonner que la victoire ne leur soit pas restée, en définitive.


L'origine de la Vache qui rit: Lors de la Première Guerre mondiale Léon Bel affineur du fromage Comté est âgé de 36 ans lorsqu’il est affecté au régiment de Ravitaillement en Viande Fraîche (RVF) du train des équipages. L’État Major décide de doter chaque unité d’un emblème spécifique qui sera apposé sur tous les véhicules, en particulier sur les camions. Pour obtenir le meilleur résultat possible, un concours est lancé, auquel participe l'illustrateur Benjamin Rabier, affecté à la même unité que Léon Bel. Le dessin qui orne les camions devient celui d’une vache hilare, vite surnommé Wachkyrie, allusion aux Valkyries, rendues célèbres par Richard Wagner et emblèmes des transports de troupes allemandes. En 1921, Léon Bel à la recherche d'un nom pour son fromage fondu, se souvient de ce nom d'emblème et dépose la marque La vache qui rit

Camion Wachkyrie


Troupes indigènes: Les tirailleurs indigènes étaient considérées comme de bonnes troupes de choc. De fait les tirailleurs se battent souvent au corps à corps et n'hésitent pas à se servir de leur coupe-coupe, ne faisant pas de quartier des ennemis ni de prisonniers, malgré les ordres reçus.

Dessin d'Henriot - La Baïonnette 28 septembre 1916:

La propagande allemande a longtemps mis en avant le fait que les tirailleurs sénégalais aurait eu un comportement barbare à la guerre. Témoin la dépèche de l'agence Wolf le 5 juin 1918:

Il est vrai que la défense de Reims ne coûte aucune goutte de sang français. Ce sont des nègres que l'on sacrifie. [...] Enivrés par les provisions de vins et d'eau-de-vie de la grande ville, tous les noirs portent le coupe-coupe, le grand couteau de combat. Malheur aux allemands qui tombent entre leurs mains

De fait il y eut une propagande allemande avec photographies, films et articles à l'appui, pour décrire les sénégalais comme des sauvages, et désignés sous le nom de La honte noire (Die Schwarze Schande). Ce jugement défavorable se poursuivra jusqu'à l'autre guerre mondiale.


Officiers de l'armée d'Afrique: Au début de la guerre, les pertes en officiers de l'armée d'Afrique furent encore bien plus lourdes que dans les autres corps. Il est constaté en effet que ces troupes appréhendent le combat, qu'elles ne sont pas de celles qui obéissent à la théorie, mais de celles qui ne résistent pas au mimétisme du chef. Aussi les officiers de ces troupes n'ont qu'une seule place au combat, à la tête! Ceci explique cela... On leur fournit donc dans l'urgence des officiers venus de tous les horizons, mais le problème revint un peu plus tard, aggravé par le fait que les nouveaux officiers sont nettement moins expérimentés que les anciens...
Marraines de guerre:L'opération marraines de guerre est lancée en 1915 et poursuivie durant toute la guerre. Même les institutrices et écolières sont mises à contribution. Elles envoient lettres et paquets à leur filleuls. Il se créent une véritable mode des marraines dans toutes les couches de la société. L'état-major craint cependant des attendrissements regrettables. D'un autre coté se développe l'image du noir doté d'une sexualité débridée. On s'inquiéte aussi que des lettres écrites au front ne soient utilisées par des espionnes, et la censure veille. Certaines marraines font commerce de leurs charmes (mais cela est il évitable?). Cette institution fut sans doute néanmoins une trés bonne idée pour nos piou-pious...
Les soldats noirs américains: Les français sont amenés à cotoyer des noirs américains en 1918, et ils sont surpris. Alors qu'ils considéraient les noirs des colonies comme de grands enfants, les noirs américains sont tout différents: Ils ne portent pas de grigris, parlent comme les blancs de chez eux, sont bien habillés, ont un peu d'argent, ce qui facilite les rapports avec la population. D'une façon générale, les français sont bienveillants avec les soldats noirs américains. Mais aux Etats-unis on pratique la ségragation raciale, et cette bienveillance n'est pas du gout de tout le monde. le général Pershing et les officiers américains en viennent même à demander à Clémenceau d'empêcher les relations des soldats noirs américains avec la population française, ce qui ne sera pas suivi d'effet.
Les soldats vendéens et bretons: Arrières petits fils des insurgés de 1793, catholiques et parfois royalistes, les soldats vendéens et bretons faisaient l'objet de craintes. Pourtant leur ardeur patriotique fut sans faille et ils se comportèrent vaillamment jusqu'à la fin de la guerre. Trés bonnes troupes, le haut commandement les envoya dans les plus mauvais coups de cette guerre qui n'en comportait pas de bons. Il est avéré que la Bretagne et la Vendée, et l'ouest en général, ont payé un plus lourd tribut que la moyenne nationale.

Ceci est à l'origine de la rumeur selon laquelle les autorités militaires auraient fait des vendéens et des bretons de la chair à canon privilégiée, notamment à cause de leurs sentiments royalistes. Même si ce n'est pas à exclure, Il est plus vraisemblable que le haut commandement, reconnaissant leur valeur, s'en soit servi comme de régiments d'élite. 

On doit signaler ici un signe typiquement vendéen. De nombreux soldats de ce département arborent en effet un sacré coeur sur la poitrine, voire sur le képi à la place de l'écusson. Ci-dessous un sacré coeur issu de broderies mécaniques et diffusé à des milliers d'exemplaires: 

Georges Clémenceau, républicain vendéen, dira aprés la guerre dans sa retraite de Mouilleron-en-Pareds: "Les paysans de 93 ont pris les armes parce qu'ils ne voulaient pas être soldats! C'est à dire qu'il faut voir les gens comme ils sont et les replacer dans leur temps. Qu'est-ce que ça pouvait bien être le Rhin, pour un paysan de Mouchamps ou d'ailleurs, en 1793? Qu'est-ce que ça pouvait être même que la France? Qui leur avait parlé de ça? Ils avaient leur crucifix et leur chapelet qui répondait à tout. Un beau jour on vient leur dire: c'est pas tout ça, on va aller apprendre la liberté à nos fréres de Prusse et d'Italie. Merci bien, ont ils répondu, allez y vous mêmes, si cela vous fait plaisir. Quand ces gens là ont compris ce qu'était la patrie, on a vu ce qu'ils étaient capable de faire. Il n'y a pas eu de meilleurs soldats".


Tranchée des baïonnettes: À l'est du ravin des dames, le 12 juin, deux compagnies du 137° RI résistent aux assailants; La situation étant désepérée, plus de munitions, encerclés et tenaillées par la faim, ils doivent demander la réddition. Le Lieutenant Polimann envoie la demande via un prisonnier pendant que les survivants sabotent les mitrailleuses. L'officier français est prié d'avancer seul, on vient vers lui. Il se retourne alors et ordonne à ses hommes de déposer les armes. Par bonds les soldats rescapés défilent devant lui. Il se retourne alors et salue militairement la patrie française. Il aperçoit le reflet de baïonnettes en ligne. Elles ont été déposées à la verticale, peut être comme un hommage aux camarades tombés en ce lieu. Les obus viennnent combler ce qui deviendra la tranchée des baïonnettes. Plus tard il n'aura pas à coeur de rétablir la vérité historique sur la tranchée des baïonnettes. Il notera: "l'histoire était trop belle pour ne pas devenir légendaire".

Quelques semaines aprés l'armistice, l'aumonier Louis Ratier, du 137°, revient en solitaire à Thiaumont et découvre des aiguilles de baïonnettes rouillées. Le chef de corps du 137° ordonne alors de clore l'endroit et de construire un monument sommaire. 

Premier monument érigé prés de la tranchée des baïonnettes en 1919:

Dés l'année suivante des pélerins commencent à venir à Verdun et sont saisis par la puissance évocatrice du lieu: des soldats morts debout dans l'attitude du guetteur! L'un de ces pélerins, l'américain George Rand, obtient de faire doubler la frêle construction de bois d'une construction en béton. On découvre lors des travaux de fondations de nombreux corps, tous du 137°. Le jour de l'inauguration, le 8 décembre 1920, le président de la république Alexandre Millerand et l'ambassadeur des états-unis M. Wallace rendront hommage aux glorieux vendéens de la tranchée des baïonnettes.

Monument définitif de la tranchée des baïonnettes: À la mémoire des Soldats Français qui dorment debout, le fusil en main, dans cette tranchée - Leurs fréres d'Amérique


Archéologues dans les tranchées: Mobilisés avec les autres, les archéologues vont parfois continuer leurs recherches grâce aux terrassements du système de tranchées. Quelques découvertes feront l'objet de rapports dans les revues spécialisées. Néanmoins c'est surtout coté allemand que l'archéologie des tranchées sera le plus développée. Outre que l'archéologie allemande est déjà trés organisée avant guerre, ces fouilles ont pu servir la propagande impériale. Ainsi la fouille d'une nécropole mérovingienne, donc germanique, à Varvinay dans la Meuse, peut elle justifier la présence de troupes allemandes sur ces territoires nouvellement conquis! De grandes fouilles organisées tendent de plus à démontrer l'importance de l'investissement consenti par l'Allemagne pour la protection d'un patrimoine menacé.
Le zouave inconnu de die Gratchen: il fut cité par le général Durbal à l'ordre de l'armée:

"Le 12 novembre 1914, à 5 heures, une colonne allemande se portait à l'attaque du pont de Drie Gratchen défendu par le 1er zouaves, en poussant devant elle des zouaves prisonniers et en criant : "11e bataillon, cessez le feu". Un instant nos soldats et nos mitrailleuses interrompent leur tir, lorsque des rangs allemands part ce cri poussé par un des zouaves prisonniers: "Tirez donc, au nom de Dieu ! ". Une décharge générale part alors de nos rangs, couche à terre les assaillants et l'héroïque soldat dont le dévouement avait permis aux nôtres de déjouer leur ruse. Si le nom de ce brave reste inconnu, du moins le 1er zouaves gardera-t-il le souvenir de son sacrifice qui honore le régiment à l'égal des plus beaux faits d'armes de son histoire. Honneur à sa mémoire."

Mais tirez donc les gars! - Dessin de Georges Scott - L'illustration 5 décembre 1914:


Le comportement de Charles De Gaulle lors de la grande guerre: Charles De Gaulle est un mythe pour les français, mais comme beaucoup de mythe celui-ci est historiquement faux sur de nombreux points. En particulier si De gaulle a été militaire, il n'a jamais été soldat, mais il a en revanche toujours été un politicien. Il est rentré à l'armée pour satisfaire son orgueil démeusuré. Aprés une blessure suite à une chute de cheval au début de la guerre, il est immobilisé quelques temps, ce qui lui a permis d'échapper aux massacres d'août et de septembre 1914. Envoyé à Verdun, il s'est lâchement rendu à l'ennemi! témoignages:

Au bout d'une demi-heure, j'ai vu apparaître à la sortie du trou un vague tissu blanc, probablement une chemise accrochée à une baïonnette au bout d'un fusil. J'ai donc ordonné le cessez-le-feu. Quelques hommes sont sortis et c'est alors que j'ai remarqué l'officier qui les commandait tellement il était grand. Je me suis avancé vers lui. Il paraissait un peu hagard et chancelant - Témoignage du lieutenant Casimir Allbrecht, 19ème régiment de la Reichswehr, publié dans "Le Nouveau Candide", 21 avril 1966

Nous avons été encerclés et sous les ordres de notre capitaine de Gaulle nous avons été obligés de nous rendre - Témoignage de Samson Delpech, publié dans "Sud-Ouest Dimanche" le 16 avril 1961 et le 29 mars 1966)

Un de mes amis qui fut prisonnier avec de Gaulle m'a rapporté ceci. Les Boches qui faisaient l'honneur aux officiers français qui s'étaient courageusement battus de leur rendre leur sabre pour certaines manifestations comme la messe par exemple, ne le rendirent pas au capitaine de Gaulle. Celui-ci, croyant en un oubli, le leur réclama sèchement. Les Allemands s'étonnèrent de sa demande mais, à tout hasard, refirent une enquête sur les conditions de sa reddition. Renseignements pris, les Allemands ne rendirent pas son sabre au capitaine de Gaulle - Témoignage du général Perré le 11 juin 1966. repris par la presse internationale. En dépit des appels des gaullistes militants, l'Elysée n'opposa aucun démenti.


Le jour de gloire - La guerre anecdotique

Source:  À l'ouest rien de nouveau- Erich-Maria Remarque
Avec une batterie de 75 Ma pièce - Paul Lintier, chef de pièce
Avec une batterie de 75 Le tube 1233 - Paul Lintier, chef de pièce
La main coupée - Blaise Cendrars - 1946
Vie Des Martyrs 1914-1916 - Georges Duhamel, chirurgien aux armées - 1917
Civilisation - Georges Duhamel, chirugien aux armées - 1918
La guerre des animaux 1914-1918 - Coll. - Artlys - 2007
Les soldats des colonies - Chantal Antier-Renaud - Christian Le Corre - Ouest France - 2008
L'armée française de l'été 1914 - Henri Ortholan ; Jean-Pierre Verney - Bernard Giovanangeli Editeur - 2004
L'archéologie de la grande guerre - Yves Desfossés - Alain Jacques - Gilles Prilaux - Ouest France - 2008
14-18 Les poilus de vendée - Jean Rousseau - Centre vendéen de recherches historiques