LES NOUVEAUX MOYENS DE DESTRUCTION: L'ARTILLERIE DE TRANCHÉE SERVIE PAR L'INFANTERIE
L'obus produit des effets comparables à ceux d'une grenade mais il a en plus une force de pénétration suffisante pour traverser avant d'éclater deux ou trois rangées de sacs de terre, blindage de bois ou bien une plaque d'acier. Il a néanmoins peu d'effets contre les abris et ouvrages en terre.
Le canon de 37 se compose d'un tube monté sur une glissière et relié à un frein dont le rôle est de limiter l'action du recul au moment du départ du coup et de ramener le tube en position de tir après chaque coup tiré. Le canon était disposé sur un affût-trépied, sur lequel on pouvait adjoindre des roues. On le transportait grâce à une voiturette tirée par un cheval formant avant-train et transportant munitions et accessoires.
Canon de 37:
Dans l'offensive le canon de 37 préparait (notamment en attaquant les mitrailleuses) et accompagnait l'attaque. On le portait en avant dés que possible, pour occuper la position conquise ou pour détruire une résistance ennemie. En raison de sa vulnérabilité il n'accompagnait jamais directement les premières vagues.
Dans la défensive, sous les bombadements ennemis, on devait le retirer sur les emplacements les plus éloignés, où il pouvait toutefois participer encore aux tirs de barrage, en complément de l'artillerie classique.
Canon de 37 sur roues et sur affût:
Canon de 37 - ici avec un pare-flamme et pare-éclats:
La munition française était la Brandt-Maurice en fonte à ailettes chargée de 550g d'explosifs et munie d'une fusée percutante instantanée. Sa forme générale ressemblait à celle du Brandt pneumatique (cf. ci-dessous). Pour tirer il faut laisser tomber le projectile au fond du canon en le présentant par la bouche, la cartouche du culot de l'obus heurte le percuteur fixe qui fait saillie au fond du canon, elle détone et l'obus part aussitôt en l'air. La cartouche contient 12g de poudre et on peut rajouter de 1 à 4 relais de 7g de poudre contenus dans des tubes en celluloïd à griffes.
On agissait sur la portée soit en manœuvrant la vis de pointage en hauteur, soit en donnant différentes positions à la fourche, soit en renforçant la force de projection de la cartouche par l'adjonction de bagues ou relais.
La munition anglaise en acier pesait 5,35kg, était chargée de 1,37kg d'explosifs et avait une fusée à temps qu'il fallait régler suivant la distance.
L'intérêt du mortier Stokes était une cadence de tir exceptionnelle donnant des barrages et encagements infranchissables. Dans la défensive il était suceptible d'apporter un appoint puissant aux barrages exécutés par l'infanterie. Dans l'offensive il appuyait l'infanterie dés le début de l'attaque. Une fois que l'attaque a pris pied ils progressaient pour consolider les positions acquises et anéantir les dernières résistances.
Cet obusier est surtout efficace contre le personnel, grâce à son tir courbe que le fusil ne peut pas faire, et surtout utilisé en défensive.
Il tirait des projectiles à ailettes de 650g, dont 90g d'explosifs, avec des fusées percutantes fonctionnant par inertie. On faisait varier la portée en ajustant la pression (ci-dessous exprimée en kg):
Obusier brandt modèle 1915:
Les fusils sont chargés d'une cartouche spéciale de 3,8g de balistite que l'on actionne à distance avec une ficelle. Chaque mandrin est percé de neufs trous le long desquels on déplace un ressort de réglage. Lorsqu'on place la grenade DR sur le mandrin on doit la pousser jusqu'au ressort. La position du ressort correspond à une capacité différente e la chambre d'expansion, donc de la portée.
Le mandrin peut aussi être classiquement adapté au bout d'un fusil et la grenade DR être employée comme la grenade VB (avec une portée plus grande et de plus grands effets destructeurs):