LA DÉFENSE DES PLACES MARITIMES

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La défense des côtes et des places martitimes se fait dabord au large par des escadres, toute puissance maîtresse des mers ne craignant rien de sérieux contre ses côtes. Pour l'ensemble du littoral on a recourt à la défense mobile de terre et de mer. Les places d'une importance capitale sont quant à elles organisées défensivement, du côté de la mer bien sûr, et du coté de la terre si une attaque y est possible:
  • grands ports militaires
  • grands ports de commerce
  • îles frontières
  • embouchures de grands fleuves naviguables
  • rades et grands mouillages, notamment voisins des arsenaux
  • points d'appui de la défense mobile de mer
L'attaque d'un navire de combat ne pouvait se faire à l'époque que par le canon ou la torpille offensive
  • Défense mobile de mer: elle a pour rôle d'interdire le contact immédiat des forces ennemie avec le littoral. Elle est constituée de torpilleurs, de contre-torpilleurs, de tonnages nettement moindre que la flotte de haute mer, ainsi que de sous-marins
  • Défense mobile de terre: elle a pour rôle de s'opposer aux opérations ennemies sur le littoral
  • Défense fixe de mer: artillerie de tous calibres et torpilles fixes (mines)
  • Défense fixe de terre: analogue aux défenses fixes terrestres.
Les gardes côtes sont des navires armés de canons de forts-calibre, devant être bien protégés pour pouvoir lutter contre les cuirassés ennemis. À la belle-époque cette solution était rejetée comme trop onéreuse.

Sous-marin Le Ludion à Dunkerke:

sous marin le Ludion à Dunkerke

À bord d'un torpilleur de défense mobile:

torpilleur de défense mobile


Torpilles fixes:
  • torpilles dormantes ou de fond: elles sont constituées d'un cylindre en tôle d'acier, rempli d'une charge déterminée de coton-poudre humide, et reposant sur le fond de la mer. Elles sont employées en ligne et mises à feu depuis la terre via deux postes d'inflammation. Pour être efficaces, elles doivent être placées en zones peu profondes (<25m)
torpilles dormantes

torpilles dormantes liaison avec la terre

  • Torpilles vigilantes: elles sont constituées par une enveloppe étanche renfermant un cylindre chargé de coton-poudre. Elles sont retenues par une chaîne ou un câble à un bloc de fonte (crapauds de mouillage) reposant au fond de la mer, et mouillent entre deux eaux à 3 mètres en dessous de la surface. Le mécanisme de mise à feu est tel qu'il se met en marche lorsque sous une influence quelconque la torpille est inclinée au delà d'un certain angle. Certaines torpilles sont automatiques, et sont placées dans des endroits où la défense ne veut pas aller. D'autres sont reliées à un poste d'inflammation, situé sur le rivage, ce qui permet d'amorcer ou de désarmorcer la ligne de torpilles à volonté.
Torpilles vigilantes modèle 1892:

torpille vigilante modèle 1892

Torpilles vigilantes modèle 1906

torpilles vigilantes modèle 1906

Mine allemande échouée durant la grande guerre

Torpille allemande échouée


Torpilles automobiles: celles en usage en France sont les torpilles automobiles whitehead. Mues par un moteur à air comprimé, elles sont conçues pour parcourir sous l'eau, à une profondeur déterminée (3m), et dans une direction invariable, plusieurs centaines de mètres. Elles sont lancées par des tubes de lancement, mobiles dans le sens horizontal et placés peu au dessus de l'eau.

torpilles automobiles whitehead

Tube lance torpille à cuiller - une faible charge de poudre assure le lancement

tubes de lancement des torpilles whitehead

Données numèriques;

données numèriques torpilles whitehead

Embarquement d'une torpille durant la grande guerre

Embarquement d'une torpille durant la grande guerre


Torpilles et mines dans l'arsenal de Cherbourg:

torpilles et mines dans l'arsenal de Cherbourg


Artillerie cotière: Les batteries de l'artillerie côtière étaient généralement placée à ciel ouvert. Les canons de gros calibres (190mm et au delà) sont conçus pour le tir de pein fouet des navires ennemis. Les batteries de mortier sont conçues pour attaquer les navires par les ponts cuirassés. Les batteries de moyen calibre (95mm, 100mm) sont chargées de gêner le service de l'artillerie à tir rapide des bâtiments ennemis ainsi que d'arrêter les tentatives de débarquement. Les canons de petit calibre (37mm, 47mm, 65mm, 75mm) sont chargées d'attaquer les petits bâtiments ennemis, tels que torpilleurs, contre-torpilleurs...

Batterie de marine de 320mm à Dunkerke: ces pièces, même  de fort calibre, ont une cadence de tir tellement faible qu'elles sont mal adaptées à la lutte contre une cible au large

batterie côtière de 320

Durant la grande guerre de nombreux canons de marines furent envoyés au front et utilisées comme batteries d'artillerie lourde terrestre 


Torpilleurs donnant la chasse à des marsouins - Petit Journal 22 février 1903: Ce journal demandait à la marine nationale leur destruction car capables par leurs prélévements de ruiner les pêcheurs de sardines!

Torpilleurs chassant les marsouins


Cuirassés Patrie et Vérité en rade à l'Île de Ré:

cuirassés Patrie et vérité en rade de l'Île de Ré


Sources: Organisation défensive des côtes - cours de l'école militaire de l'artillerie - 1912
Tranchées n°9 avril-mai-juin 2012